« 1987, Roumanie, quelques années avant la chute du communisme. Ottila et Gabita partagent une chambre dans la cité universitaire d'une petite ville. Gabita est enceinte et l'avortement est un crime. Les deux jeunes femmes font donc appel à un certain M. Bébé pour résoudre le problème. Mais elles n'étaient pas préparées à une telle épreuve... »
Beaucoup de bonnes choses au ciné pour cette rentrée pluvieuse... Beaucoup de bonnes choses certes, mais là, c'est un sommet que l'on atteint ! Il est facile et surtout inutile d’encenser une Palme d’Or mais, pour satisfaire mon plaisir personnel, je ne vais pas me priver d'en dire un mot... J’ai pris ce film comme une claque dans la tronche. Le sujet est dur, c’est cru et pourtant les images défilent avec une grande simplicité et une logique implacable. Le réalisateur, Cristian Mungiu, alterne de longs plans fixes (parfois sur de petits détails) et des séquences en mouvement avec la caméra sur l’épaule. C’est tellement criant de vérité qu’on frôle le documentaire. L’absence de musique renforce également ce sentiment de malaise et d’angoisse qui s’accentue tout au long du film… Et puis il y a les deux actrices Laura Vasilui et Anamaria Marinca qui sont… Comment dire… Exceptionnelles ?! Oui le mot est juste. D’ailleurs, tout sonne juste dans leurs interprétations. Même lors de la scène du repas de famille, où le personnage joué par Anamaria Marinca ne prononcera quasiment aucun mot alors que la caméra restera fixée sur elle pendant de très longues minutes. Tout est retenu et pourtant on ressent toutes les émotions qui l’envahissent. Raaaa… C’est beau le cinéma quand c’est fait ainsi.